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Marie Wathelet, artiste de l'imaginaire

À LA RENCONTRE DE

Flavia Manyari  - 14 Avril 2022

Mobirise

Cette semaine, The Art Cycle a rencontré l’artiste peintre et dessinatrice, Marie Wathelet.

  Architecte, urbaniste et artiste, Marie vit et travaille dans la région Genevoise, dans la Haute-Savoie. Si elle n'agit professionnellement en tant qu'artiste que depuis 3 ans, Marie invente et dessine des histoires depuis son plus jeune âge. Aujourd’hui, elle construit, à travers le dessin et la peinture, un univers artistique qui s’inspire à la fois de l'imaginaire et des récits de vie.  

• • • Entre architecture, urbanisme et art
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Débutant en tant qu'architecte puis urbaniste, Marie nous raconte l’influence de ces deux métiers dans sa démarche artistique actuelle.

« Ce qui fait le plus sens entre mes études d’architecture et ma démarche artistique c’est surtout ce qui relève de la scénographie. Le métier d’architecte, c’est un monde où tu imagines et construis l’espace. Ça peut être des maisons, des bâtiments, ou même des petits espaces. Je dessine et peins des décors qui pourraient être construits dans la réalité. C’est un monde qui n’existera peut-être jamais, mais qui le pourrait si je décidais de le construire. » 

  « Après les études d’architecture, j’ai fait un master en urbanisme qui m’a permis d’appréhender le monde sous différents angles. En urbanisme, tu travailles sur la gouvernance, la politique, la production de l’espace ou encore l’économie. Je me suis alors rendu compte de tout ce qui n’allait pas dans la planète : les migrations, les personnes qui ne sont pas considérées, et donc finalement, le côté inhumain du monde. Je me suis rendu compte qu’il était difficile de gérer ce problème dans ces stratégies complexes, donc je me suis dit, si personne ne prend conscience de ça, on ne pourra rien changer. On a beau inventer plein de choses, être expert sur plein de sujets différents, comme le réchauffement climatique, ça ne change rien, il faut agir. » 

• • • Ses inspirations principales 
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« Ça vient de tout ce que je peux ressentir. Par exemple de mes émotions, qu’elles soient fortes ou douces. Des rencontres aussi. »

Marie nous parle également de son atelier qui se trouve dans un village isolé dans les montagnes et qui forme une autre source d’inspiration.

  « J’aime bien m’inspirer de la nature et des formes qu’elle produit. Je dessine beaucoup de formes organiques, en regardant les racines des arbres, les montagnes, ou les petites choses, comme le mouvement de l’eau. Cela m’aide à créer toutes ces formes qui sont loin des traits linéaires. » 

• • • Ses techniques artistiques 
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« J’utilise la peinture acrylique, des feutres et des crayons de couleurs. Ce sont des matériaux assez simples et qu’on peut retrouver avec des enfants dans les écoles, ce qui me permet d’évoluer avec eux dans les créations. J’utilise le bois en faisant des décors et je vais bientôt aussi commencer la sculpture. Sur The Art Cycle, on retrouve surtout le travail en image, mais il y a aussi tout ce que je peux faire dans les actions artistiques et qui relèvent de pleins d’autres matières. »

  Un peu plus tard dans l’entretien, en parlant de son engagement écologique, Marie nous fait part de son souhait de faire évoluer sa pratique artistique en fabriquant ses propres couleurs et pigments.      « Ça n’a pas de sens de parler d’écologie, et d’utiliser de la peinture acrylique qui sent le plastique et qui utilise le pétrole. »

• • • « Mondes Imaginaires », un récit à la base de sa démarche artistique 
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Origine du monde imaginaire, de Marie Wathelet

Marie est aussi écrivaine. En 2018, elle crée « Mondes Imaginaires », un conte contemporain, illustrant le monde d’aujourd’hui, à travers son regard, et constituant la base de toute sa démarche artistique. En effet, à travers différentes formes d’ateliers, Marie veut donner aux personnes l’occasion de s’exprimer et de créer leur propre histoire.

  « J’essaie de faire en sorte qu’il y ait un récit commun qui ressorte de ces interventions et qui ne relève pas de mon propre récit. L’univers du « Mondes imaginaires » me permet de démarrer chaque histoire avec eux, mais il n’en est pas la finalité. »  

  Actuellement, l’artiste travaille principalement avec des enfants en école primaire et des personnes âgées.  

  « Avec les enfants, les petits personnages du conte aident à projeter les enfants dans un univers similaire à la bande dessinée ou aux histoires d’aventures. Au départ, ils leur permettent donc de les plonger dans l’univers des Mondes Imaginaires, mais ensuite on va travailler sur des éléments qui ne sont pas forcément dans le conte, mais où il y a un lien avec cette histoire. Par exemple, dans les écoles, je travaille sur l’eau et les émotions, donc on construit un univers aquatique, mais le conte ne parle pas que de ça, même s’il l’aborde à un certain moment » 

  « Avec les personnes âgées, je mets en place un code couleur par rapport à leurs émotions, et qui racontent leur récit de vie. À la fin, ce travail nous permet de créer une œuvre commune en rapport avec toutes ces histoires. » 

En discutant de ces différents ateliers, Marie nous parle aussi d’un de ses projets en cours de préparation et qui se déroulerait cette fois-ci au sein d’hôpitaux psychiatriques.

• • • Qu’aimez-vous le plus dans la création artistique ?

« De pouvoir explorer quelque chose à l’intérieur de toi, tes rêves, ton inconscient, ce que tu ressens, et de pouvoir le rendre réel devant toi quand tu l'as créé, que ce soit à travers une peinture ou des décors colorés. On a tous des choses dans la tête, mais on n’arrive pas à le voir sous nos yeux au moment où ça arrive, et du coup ce que j’apprécie, c’est de pouvoir construire mon petit monde, tout en couleurs, et qui correspond vraiment à ce que je ressens »

• • • Une œuvre engagée : l’écologie et la société au cœur de son œuvre
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Pendant l’entretien, Marie nous raconte comment l’écologie sociale et environnementale font partie intégrante de sa démarche artistique.

« L’écologie sociale est le fait de « faire société », et donc de créer une collectivité où le sens est commun. C’est pour ça que je travaille par groupe de personnes ou dans des écoles. Le but est de créer quelque chose en commun qui fait sens. Pour ce qui est de l’écologie environnementale, j’aborde des sujets qui pourraient toucher à tout ce qu’on peut appeler environnement aujourd’hui, comme l’eau ou les ressources, etc. »

  Au cœur de ces deux idées, Marie nous parle un peu plus du projet qu’elle développe autour de l’eau avec les enfants en école primaire. « J’essaie d’aborder des thèmes qui sont essentiels de la vie. D’utiliser des matières douces et colorées. Si tu le dessines ou si tu le peins, tu deviens finalement l’élément aquatique que tu réfléchis au départ. »  

  « C’est assez dur pour les enfants de voir et de comprendre qu’il y a une menace derrière. Ils ont des grandes angoisses avec le monde, bien plus que nous à leur âge, du coup c’est une manière un peu enchantée de penser ce sujet et d’agir en fonction. »  

Marie s’intéresse aussi aux problèmes de société. « Je travaille aussi avec des femmes militantes engagées, sur leur récit de vie et sur leur place dans la société. À travers des supports poétiques, j’aborde des sujets complexes qu’il faut questionner. »

• • • Marie nous parle de deux œuvres  
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Montagnes imaginaires, de Marie Wathelet

« J’ai voulu dessiner des montagnes et peindre le vent en milles couleurs. En fonction de tes émotions, tu peux voir le paysage de plein de façons et couleurs différentes. »

« Par rapport à mon travail habituel, cette œuvre est très abstraite. Ce que j’essaie de faire à travers cette œuvre, c’est de développer un peu l’imaginaire des enfants. J’ai construit ce dessin en observant comment les enfants dessinaient, et puis je me rendais compte à la fin, quand je les faisais regarder le dessin, qu’ils voyaient tous des choses différentes. »





Âmes aquatiques, de Marie Wathelet

« Cette peinture représente un rêve que j’ai fait, dans lesquels des âmes se baladaient dans un paysage aquatique et qui laissaient derrière elles des traces colorées »

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• • • Le mot de la fin… 

« Imaginaire, émotions et couleurs » sont les trois mots que Marie utilise pour décrire son œuvre.

À l’imaginaire infini, Marie est une artiste qui ne cesse de faire évoluer sa démarche artistique au travers des rencontres, des expériences et des récits de vie.  

 Merci encore Marie pour cette rencontre enrichissante. 

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