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Les 8 vols d'œuvres d'art les plus spectaculaires de l'histoire

Éveillez vos sens

Mathilde Basse - 30 octobre 2025

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Le monde de l'art fascine autant par sa beauté que par les mystères qui l'entourent. Parmi ces énigmes, les vols d'œuvres d'art occupent une place particulière dans l'imaginaire collectif. Ces braquages audacieux, parfois rocambolesques, ont marqué l'histoire des musées et continuent d'alimenter les chroniques criminelles. 

Découvrez l'univers fascinant de ces huit casses spectaculaires qui ont défrayé la chronique mondiale.

• • • 1) Le vol du musée des Beaux-Arts de Montréal (1972) - Le plus grand vol de l'hirmormostoire du Canada
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Musée des Beaux-Arts de Montréal

Une intrusion par les toits

Dans la nuit du 3 au 4 septembre 1972, trois cambrioleurs armés de mitraillettes profitent des travaux au musée des beaux-arts de Montréal pour s'introduire par un puits de lumière. Cette technique d'effraction par le toit devient par la suite une signature récurrente des vols de musées.

Un butin considérable jamais retrouvé





Les voleurs repartent avec 18 tableaux et une quarantaine de bijoux et objets précieux, pour une valeur estimée à 2 millions de dollars de l'époque. Parmi les œuvres dérobées figurent des toiles de Rembrandt, Brueghel l'Ancien, Rubens, Corot et Delacroix. Ce vol reste le plus important jamais commis au Canada.





La rêveuse à la fontaine (1855-1863), Jean-Baptiste Camille Corot

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Un mystère de plus de 50 ans

Malgré des décennies d'investigations et plusieurs pistes explorées, aucune des œuvres volées n'a jamais été retrouvée. Cette affaire demeure l'un des cold cases les plus célèbres du monde de l'art et continue d'intriguer les enquêteurs et les amateurs d'art.

• • • 2) Le vol d' "Impression, soleil levant " au musée Marmottan (1985) - Quand les yakuzas rencontrent la mafia corse
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Musée Marmottan à Paris

L'attaque éclair du 27 octobre 1985

Le 27 octobre 1985, cinq hommes armés de fusils à pompe et de mitraillettes font irruption dans le musée Marmottan Monet à Paris, quelques minutes avant la fermeture. En moins de trois minutes, ils s'emparent de 9 chefs-d'œuvre impressionnistes, dont le célèbre "Impression, soleil levant" de Claude Monet, tableau fondateur du mouvement impressionniste.

Un réseau criminel international


L'enquête révèle rapidement les liens entre ce vol et des réseaux criminels internationaux. Les œuvres transitent par différents canaux, impliquant des yakuzas japonais et la mafia corse. Cette dimension internationale complique considérablement les investigations et illustre la mondialisation du trafic d'œuvres d'art.


"Impression, soleil levant" de Claude Monet

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Une récupération spectaculaire en Corse

Après 5 années de traque acharnée, les toiles sont finalement retrouvées en 1990 dans une villa corse, grâce au travail minutieux de l'enquêtrice Laurence Fleury. 

"Impression, soleil levant" retrouve sa place au musée Marmottan, mais cette affaire marque un tournant dans la sécurité des musées français.

• • • 3) Le braquage du musée Isabella Stewart Gardner de Boston (1990) - Le plus grand casse de l'histoire de l'art 
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Musée Isabella Stewart Gardner de Boston 

Un déguisement de policier pour tromper la vigilance

Le 18 mars 1990, au petit matin de la Saint-Patrick, deux hommes déguisés en policiers se présentent au musée Isabella Stewart Gardner de Boston. Prétextant répondre à un appel pour tapage nocturne, ils dupent facilement les gardiens de nuit et pénètrent dans l'établissement. Cette ruse simple mais efficace leur permet de neutraliser la sécurité sans violence.

Un butin estimé à plus de 500 millions de dollars

Les voleurs repartent avec 13 œuvres d'art inestimables : 3 tableaux de Rembrandt dont "La Tempête sur la mer de Galilée" (seule œuvre marine connue du maître), un Vermeer "Le Concert", un Manet, 5 dessins de Degas, et plusieurs autres pièces précieuses. Le butin total est estimé à plus de 500 millions de dollars, ce qui en fait le plus grand vol d'art non résolu de l'histoire.

"La Tempête sur la mer" de Galilée de Rembrandt et "Le Concert" de Vermeer

Une enquête qui perdure depuis plus de 30 ans

Malgré une récompense de 10 millions de dollars promise par le musée et des décennies d'investigations, aucune des œuvres n'a été retrouvée. Les cadres vides demeurent accrochés aux murs du musée, témoins silencieux de ce casse extraordinaire. L'enquête reste ouverte et le FBI continue de recevoir régulièrement de nouveaux témoignages.

• • • 4) Le double vol du "Cri" de Munch à Oslo (1994 et 2004) - La récidive norvégienne 

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“Le Cri” de Munch

Premier vol : une diversion olympique

Le 12 février 1994, jour d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de Lillehammer, des voleurs brisent une fenêtre de la Galerie nationale d'Oslo et s'emparent du "Cri" de Munch. Ils laissent même un message ironique : "Merci pour la faible sécurité". Cette coïncidence avec l'événement sportif majeur n'est pas fortuite : l'attention médiatique est détournée vers les JO.

Dix ans plus tard, le musée Munch visé

En 2004, deux hommes armés et masqués font irruption en plein jour au musée Munch d'Oslo. Sous les yeux horrifiés des visiteurs, ils s'emparent du "Cri" et de "La Madone" en moins d'une minute. Cette audace en pleine journée témoigne de la détermination des voleurs et de la vulnérabilité des institutions culturelles.

Des œuvres endommagées mais récupérées

Dans les deux cas, les tableaux sont retrouvés, mais pas sans dommages. Le second vol laisse des traces sur les toiles, nécessitant une restauration délicate. Ces épisodes poussent la Norvège à repenser complètement la sécurité de ses musées.

• • • 5) Le vol de "La Saliera" à Vienne (2003) - L'orfèvrerie de Cellini prise d'assaut
Un chef-d'œuvre de la Renaissance dérobé à l'aube




Le 12 mai 2003, au Kunsthistorisches Museum de Vienne, un voleur solitaire s'empare de "La Saliera", une salière en or et émail réalisée par Benvenuto Cellini au XVIe siècle pour François Ier. Cette pièce d'orfèvrerie unique, estimée à plus de 50 millions d'euros, était considérée comme l'un des trésors de l'art européen.


“La Saliera” de Benvenuto Cellini

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“La Saliera” de Benvenuto Cellini

Le cambrioleur profite des travaux de ravalement du musée pour escalader l'échafaudage et pénétrer par une fenêtre. Malgré le déclenchement de l'alarme, les services de sécurité ne réagissent pas immédiatement, pensant à un dysfonctionnement technique lié aux travaux.

Une récupération miraculeuse dans une forêt

3 ans plus tard, en 2006, l'œuvre est retrouvée presque intacte dans une caisse enterrée dans une forêt au nord-ouest de Vienne. Le voleur, Robert Mang, condamné à cinq ans de prison, avait fini par révéler l'emplacement de sa cachette. Cette affaire illustre parfaitement les difficultés de revente des œuvres trop célèbres.

• • • 6) Le casse du musée d'Art moderne de Paris (2010) - L’homme araignée" et la défaillance technologique
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Dessin caricatural du vol de Vjeran Tomic

Une sécurité défaillante exploitée par un expert



Le 20 mai 2010, Vjeran Tomic, surnommé “l'homme araignée" pour ses talents d'escalade, profite d'une incroyable défaillance du système de sécurité du musée d'Art moderne de la Ville de Paris. Les détecteurs de mouvement sont en panne depuis deux mois, information qu'il a soigneusement vérifiée lors de repérages préalables.



                                                                                                                                Vjeran Tomic

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Des chefs-d'œuvre volatilisés en une nuit

En quelques heures, 5 toiles d'une valeur estimée à plus de 100 millions d'euros disparaissent : "Le Pigeon aux petits pois" de Picasso, "La Pastorale" de Matisse, "L'Olivier près de l'Estaque" de Braque, "La Femme à l'éventail" de Modigliani, et "Nature morte aux chandeliers" de Léger. La précision du choix témoigne d'une connaissance approfondie du marché de l'art.

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Toiles victimes de vol de Vjeran Tomic

Un mystère non résolu

Malgré l'arrestation et la condamnation de Vjeran Tomic à huit ans de prison en 2017, aucune des œuvres volées n'a été retrouvée. Le voleur prétend que les toiles ont été détruites par ses complices, mais cette version reste contestée par les enquêteurs.

• • • 7) Le vol des joyaux du Grünes Gewölbe de Dresde (2019) - Un braquage digne d'un film d'action
Une préparation minutieuse


Le 25 novembre 2019, des membres du clan berlinois Remmo pénètrent par effraction dans le musée Grünes Gewölbe (Voûte verte) de Dresde. Cette opération, préparée pendant des mois, implique la neutralisation du système électrique de la ville pour créer une diversion et faciliter la fuite.


Musée de Grünes Gewölbe à Dresde

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Des joyaux du XVIIIe siècle d'une valeur inestimable

Les voleurs s'emparent de joyaux baroques assurés pour plus de 113 millions d'euros, notamment des parures de diamants et des objets précieux ayant appartenu aux souverains de Saxe. La rapidité d'exécution et la précision du choix témoignent d'une connaissance approfondie des collections.

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Joyaux volés

Une justice clémente en échange de la restitution

En 2023, cinq membres du clan sont condamnés à des peines de prison, mais bénéficient d'une certaine clémence en échange de leurs aveux et de la restitution partielle des joyaux. Certaines pièces restent néanmoins introuvables ou ont été endommagées lors du démontage.

• • • 8) Le braquage du Louvre (2025) - Un coup de maître en plein jour
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Musée du Louvre après le vol 

Plus d'un siècle après le vol retentissant de la Joconde en 1911 par Vincenzo Peruggia, un employé italien du Louvre qui avait dérobé le chef-d'œuvre de Léonard de Vinci pour le cacher pendant deux longues années, le plus grand musée du monde allait une nouvelle fois défier l'actualité avec un braquage qui marquerait l'histoire de l'art contemporain.

Une opération minutieusement préparée

Le 19 octobre 2025 restera gravé dans l'histoire de la criminalité artistique. Ce matin-là, vers 9h30, soit à peine trente minutes après l'ouverture du musée au public, la galerie d'Apollon du Louvre (salle 705) devient le théâtre d'un braquage spectaculaire orchestré par quatre malfaiteurs particulièrement audacieux.

L'opération, d'une précision chirurgicale, ne dure que dix minutes. Les cambrioleurs, équipés d'une nacelle élévatrice et armés d'une disqueuse, parviennent à découper deux vitrines de sécurité pour s'emparer de huit bijoux d'une valeur inestimable.

Un trésor impérial de 88 millions d'euros

Les huit bijoux dérobés constituent un véritable condensé de l'art joaillier français des XIXe et XXe siècles. Le butin comprend les joyaux les plus précieux de trois collections impériales :

- Les parures de l'impératrice Marie-Louise : collier d'émeraudes et diamants avec ses boucles d'oreilles
- La collection des reines Marie-Amélie et Hortense : diadème, collier et boucle d'oreille en saphirs et diamants
- Les trésors de l'impératrice Eugénie : diadème de perles et diamants, grand nœud de corsage et broche-pendentif "reliquaire"

Joyaux volées au Louvre

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Ces pièces d'exception, témoins de plusieurs siècles d'histoire française, représentent un préjudice estimé à 88 millions d'euros.

Une enquête d'envergure internationale

Face à l'ampleur du forfait, les autorités françaises mobilisent immédiatement des moyens considérables. La Brigade de répression du banditisme (BRB) et l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) coordonnent les investigations, déployant pas moins de 60 enquêteurs sur cette affaire exceptionnelle.

Les caméras de vidéosurveillance ont permis de suivre la trajectoire des voleurs, qui sont partis en direction de l'A6. Par ailleurs, le Louvre a indiqué dans un communiqué que l'intervention rapide des agents avait permis de neutraliser une tentative d'incendie du véhicule des malfaiteurs.

À priori, parmi les 4 cambrioleurs, 2 hommes d’une trentaine d’années, connus des services de police, tous deux originaires d’Aubervilliers, interpellés l’un à Aubervilliers et l’autre à l’aéroport de Roissy alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour l’Algérie.

• • • Le mot de la fin

Ces huit vols spectaculaires révèlent le pouvoir d'attraction universel de l'art : même les criminels reconnaissent sa valeur inestimable. Face à l'évolution constante des techniques de vol, les musées développent des technologies de sécurité toujours plus sophistiquées, transformant chaque tentative en leçon pour mieux protéger notre patrimoine culturel.

Ces histoires criminelles nous rappellent finalement que l'art transcende sa valeur marchande pour toucher à l'essence même de notre humanité - une beauté si précieuse qu'elle pousse certains aux actes les plus désespérés pour la posséder.

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